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Streamers à brochets : n'oubliez pas la virgule (wiggle tail)

Depuis la création de cette rubrique nous avons eu à cœur de ne proposer que des séquences de montage à la portée de tous. Mais il est temps de passer à la découverte des beaux streamers de dernière génération. Préparez votre étau ! Voici la virgule ou wiggle tail, qui déclenchera les brochets les plus récalcitrants.

Chez certains monteurs, un penchant manifeste pour l’élitisme les a longtemps empêchés d’utiliser certains matériaux. L’influence des pêcheurs de carnassiers a incontestablement fait souffler un vent de fraîcheur, ces nouveaux pratiquants abordant la mouche avec une approche moins restrictive. Cette évolution s’est accompagnée de l’arrivée de nouveaux matériaux de montage.

Un streamer de taille XXL dégage beaucoup de vibrations. En eaux sombres, cela pourra faire la différence ! 
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg

Une autre dimension

Parmi ceux-ci, ces virgules taillées dans une sorte de toile cirée, appelées wiggle tails (qui signifie queue remuante). Ces matériaux ont d’abord été développés par Paolo Pacchiarini, un Italien spécialisé dans la traque des carnassiers, puis largement médiatisés par Niklaus Baueur, une personnalité très reconnue dans le monde de la pêche du brochet à la mouche. Un streamer, armé de l’une de ces virgules souples et légères, prend une toute autre dimension. D’ordinaire limités, les déplacements de matière sont décuplés et s’accompagnent d’émissions d’ondes de basses fréquences, extrêmement efficaces pour alerter un brochet, qui pourra capter ces signaux de très loin. Une aubaine lorsque l’on connaît les limites des streamers classiques, qui vibrent très peu. Dans des conditions difficiles, eaux troubles ou luminosité réduite par exemple, générer ce type d’ondes est un atout indéniable pour espérer capter l’attention d’un prédateur.

Petit hameçon voleur monté sur armature titane et virgule sur l’arrière d’un popper. 
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg

Articulés

On améliore l’efficacité des wiggle tails en les installant sur des montages articulés. Tailles, couleurs, formes diverses, l’offre est très importante. Bien choisir est donc important ! La taille, par exemple, doit absolument être adaptée à celle du streamer, c’est-à-dire n’impacter ni son équilibre ni sa nage. Il est possible de prévoir des modèles simples, avec wiggles amovibles, montés sur de petits anneaux brisés. Autre point important à surveiller au moment de réaliser le montage : la position de la virgule pour que son fonctionnement soit optimal. Il est essentiel de ne jamais laisser les fibres synthétiques gêner ses ondulations.

Les virgules sont disponibles dans toutes les formes, témoin cette étonnante dragon tail.
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg

Bien dans l'axe

Le dégagement vers l’arrière doit ainsi être adapté en fonction de la longueur de ces fibres. Une armature en titane permet justement d’adapter la position du wiggle tail pour qu’il reste ainsi positionné dans la parfaite continuité des fibres.

La petite virgule sur ce streamer articulé renforce ses émissions de basses fréquences.
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg

L'hameçon voleur

Si la grande majorité des streamers à brochet classiques sont uniquement montés sur un unique hameçon simple, les montages à virgule sont propices à l’ajout d’un petit hameçon voleur, très utile les jours où les poissons ont tendance à ne prendre que du bout des lèvres. En revanche, il est important, dans ces conditions, de renforcer l’armature du wiggle tail.

Montage : streamer articulé avec virgule

Ce montage de base, spécialement conçu pour la pêche du brochet, est composé de fibres synthétiques assez rigides et d’une grande virgule.

Les matériaux

  • Hameçon : Brochet n°5/0
  • Fil montage : Big fly chartreuse
  • Corps : agrafe ring 55 mm
  • Fibres : Swim chenille chartreuse, Demon hair blanc, Swim hair chartreuse
  • Queue : Attract ail perle
  • Yeux : relief 12 mm chartreuse

1. Installer l’émerillon baril de la virgule dans l’ouverture de l’agrafe.
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg
2. Enrouler le fil de montage par l’arrière de façon à fermer l’agrafe.
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg
3. Fixer la swim chenille et solidifier à l’aide d’une goutte de cyanolite.
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg
4. Enrouler jusqu’à l’œillet, faire une demi-clé, coller, couper à ras.
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg
5. Sur la hampe de l’hameçon, démarrer les spires avec le fil de montage au niveau du tiers arrière.
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg
6. Relier la virgule à une petite boucle d’acier fixée au ras de la courbure. Solidifier à la cyanolite.
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg
7. Fixer une mèche de demon hair. Ajuster pour que les fibres ne viennent pas couvrir la virgule. Serrer puis couper l’excédent.
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg
8. Remonter le fil et réitérer la manœuvre deux fois jusqu’au ras de l’œillet. Former le dos avec une mèche de swim hair sur le haut.
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg
9. Effectuer une demi-clef, coller, puis couper à ras. Aux ciseaux, tailler et harmoniser les fibres.
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg
10. Bien dégager la wiggle tail. Positionner puis coller les yeux à l’époxy. Le montage est terminé.
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg

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Carnassiers

Magazine n°906 - novembre 2020

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