Les sites du groupe Info6TM

Avec le guide de pêche Franck Coudière, dans le Massif Central à la mouche

Toutes les occasions sont bonnes pour découvrir d’autres cours d’eau. Alors quand Franck Coudière m’a proposé de venir pêcher chez lui, je n’ai pas hésité longtemps… Terre d’histoire et de légendes, le Massif central et ses 8000 kilomètres de cours d’eau offrent aux passionnés de pêche à la mouche un terrain de jeux d’exception. C’est donc avec plaisir que j’ai suivi notre guide lors d’un séjour aux senteurs auvergnates…

Franck découvre la pêche à la mouche à 20 ans. À ce moment précis, il est également titulaire d’un diplôme universitaire en gestion de projets et décide de s‘associer avec sa mère afin de mettre en valeur le patrimoine familial. Non loin du puy de Sancy, il monte un magasin d’articles de pêche et de ski à Picherande et réhabilite deux gîtes qu’il louera par la suite. En 2008, Franck récupère la gestion du réservoir de la Landie qu’il ouvre aux pêcheurs le printemps et l’automne. Entre-temps, il passe en 2010 son BPJEPS pêche de loisir et quitte le réservoir en 2016 pour se consacrer à plein temps au métier de guide de pêche indépendant. Il sera ensuite amené à travailler en Autriche, en Allemagne et en Argentine. Aujourd’hui, c’est accompagné de sa femme Lydie que Franck partage son temps entre guidages à l’étranger et en Auvergne. Il gère aussi les locations de ses hébergements et son magasin « Cap Sancy » ouvert à plein temps durant la saison d’hiver.

Une belle truite fario allemande prise par notre guide lors de ses guidages à l’étranger.
Crédit photo : Bernard Galliano

La Grande Rhue et la Santoire

Après corrélation des plannings, nous choisissons le week-end de fermeture de la première catégorie pour nous retrouver à Picherande dans le 63. C’est alors tôt le samedi matin que je décide de quitter les Hautes-Alpes. Quatre heures de voiture plus tard, je sors de l’autoroute et me voici projeté sur d’étroites routes au look très irlandais. Ici, on s’attend presque à croiser des moutons Galway à chaque virage !

Le matériel de Franck

  • Pour la pêche en nymphe : canne Fishbone Riverjem 10,5 pieds soie de 3/4 + moulinet JMC Yoto Nymph.
  • Pour la pêche en sèche : canne Fishbone Rivercast 7,6 pieds soie de 3/4 + moulinet Orvis Clearwater.
  • Waders Orvis Pro

Après cinq heures de trajet, me voici arrivé à Picherande. Je retrouve alors Franck et sa femme Lydie qui m’accueillent à bras ouverts. Ils m’accompagnent jusqu’à un charmant appartement accolé à leur domicile où je poserai mes bagages. Franck m’explique que ce deux-pièces vient soulager ses deux gîtes en cas de grands groupes et se loue également à la nuitée pour les courts séjours. Couplée aux guidages, cette formule lui permet d’être sur place et présent pour ses pêcheurs 24 heures sur 24. Ces derniers ont également affaire à un seul interlocuteur pour l’ensemble du séjour, ce qui simplifie considérablement l’organisation. Le temps d’un rapide déjeuner et nous voilà partis pour une première session sur la grande Rhue. Cet affluent de la Dordogne prend sa source sur les pentes sud du Sancy, entre Picherande et Super-Besse. Le long de ses 56 kilomètres, elle offre des parcours variés et tout aussi intéressants les uns que les autres pour les pêcheurs à la mouche. Sur le parking à Condat-en-Féniers, Franck m’annonce la couleur et me dit que, vu le gros niveau d’étiage, la pêche ne sera pas simple mais qu’il a déjà pris ici quelques belles truites farios. Je prends du recul et le laisse démarrer. Sur le premier grand lisse, Franck décide de nouer deux nymphes pheasant tail très classiques équipées de billes tungstène en 2,4 mm en potence et 2,8 mm en pointe. Les touches se font attendre mais, au bout de quelques dérives, notre guide enregistre un premier arrêt assez franc. Ici, la souche atlantique des truites fario est dominante et c’est un joli poisson aux gros points rouges qui rejoindra l’épuisette. Nous avons peu de temps devant nous et deux autres rivières à découvrir. Nous toucherons alors quelques truites plus modestes avant de changer de rivière.

Franck en action de pêche sur un « grand lisse » de la grande Rhue.
Crédit photo : Bernard Galliano

Sèches et nymphes

Nous sommes en milieu d’après-midi, et cette fois c’est au bord de la Santoire que nous montons nos cannes. Franck m’informe de la présence de Thymallus sur ce parcours et me dit que quelques gros ombres s’y font prendre chaque année. Cette fois, nous commençons la prospection à deux cannes. Une montée avec deux nymphes et l’autre en sèche. Notre ami démarre en sèche sur un petit courant étroit longeant la rive droite et c’est un petit ombre qui viendra refuser l’imitation. Il décide alors de le repeigner en nymphe et c’est l’arrêt. Quelques coups de tête et le poisson se laisse rapidement porter à l’épuisette. C’est maintenant à moi de tenter ma chance sur le poste en amont. J’ai noué à ma pointe deux artificielles équipées d’une bille en 2,4 mm et d’une autre en 2,8 mm montée sur hameçon jig. La première est une oreille de lièvre claire à double tag orange et la seconde une pheasant tail tag orange surmontée d’une collerette en cul de canard afin de bien ralentir les dérives. Le second passage sera le bon et c’est un petit ombre de la même taille que le précédent qui se laissera leurrer. Nous pensions poursuivre sur cette lancée mais c’est en compagnie des truites et des perches que nous terminons la journée. En effet, un bubble sedge bien présenté nous aura permis de faire monter quelques fario de petites et moyennes tailles endémiques de la Santoire. Quant aux perches, c’est bien sûr en nymphe que nous les déclencherons. Elles sont présentes en nombre et cela m’intrigue. Franck m’explique qu’à cette période, la température en hausse de la rivière fait régulièrement remonter les zébrées du barrage de Condat plus en aval. La journée touche à sa fin et nous rentrons. Après une douche, un « petit » apéritif et un copieux repas préparé par Franck et Lydie, je file droit vers mon lit sans demander mon reste.

Notre première zone de pêche sur la Dordogne vu du pont.
Crédit photo : Bernard Galliano

La haute Dordogne

Le lendemain, Franck m’emmène découvrir la haute Dordogne. Ce cours d’eau prend sa source sur le flanc nord du puy de Sancy à 3661 m d’altitude à la jonction entre la Dore et la Dogne. Après une grosse heure de trajet vallonné nous arrivons. Nous nous garons à côté d’un pont et j’en profite pour me pencher par-dessus la barrière. Que c’est beau ! Il faut dire que le nom « Dordogne » résonne dans ma tête depuis plusieurs années comme un fief à découvrir. Et là, ça y est, nous y sommes ! Sur notre parcours, le profil semblable à celui de la veille et le peu d’insectes sur l’eau m’incitent à démarrer de la même manière, c’est-àdire à deux nymphes. Mais cette fois, la faible profondeur m’oblige à réduire ma longueur de pointe. Notre guide fait de même et me laisse ouvrir le pas. La pêche n’est pas évidente, et c’est sur une bordure peu profonde qu’un joli poisson se saisit de ma nymphe de potence. Je reste étonné du combat, il se défend bien. Dans la filoche, ce poisson d’une trentaine de centimètres posera devant l’objectif le temps d’un clic et repartira sans encombre.

Une magnifique petite chute sur la Dordogne à pêcher en nymphe au fil.
Crédit photo : Bernard Galliano

Après ça, je prendrai quelques petites truites avant de céder ma place à Franck. Derrière lui, je prends le temps d’observer la rivière. Les berges très végétalisées obligent notre pêcheur à faire preuve d’une précision chirurgicale pour atteindre les meilleurs postes ; c’est d’ailleurs sur ces derniers qu’il touchera le plus de poissons. Les fonds couleur thé contrastent énormément avec ceux des rivières alpines, et les zones lisses ont tendance à supplanter les rapides. Un beau défi pour le pêcheur que je suis. En passant de la nymphe à la sèche, notre ami prendra plusieurs truites de taille moyenne et en perdra une plus imposante. C’est la pêche, comme on dit. En tout cas, le plaisir était bien là, et il est déjà l’heure de rentrer. Je remercie encore Franck et sa femme pour leur accueil et leur gentillesse. Nul doute que notre guide connaît parfaitement ses parcours et il saura, comme avec moi, vous les faire découvrir de la meilleure façon possible. Je quitte le Massif central le lendemain après un arrêt évident à la ferme locale et l’achat d’un bleu d’Auvergne exquis. L’envie de revenir pêcher cette belle région me taraude, ou bien celle de découvrir une destination lointaine… Avec Franck Coudière bien évidemment.

Pour le contacter

 

"Pour recevoir chaque semaine toutes les actus de la pêche, nos concours, nos bons plans, nos sorties vidéos, nos articles gratuits et bien plus encore... inscrivez-vous vite à notre Newsletter !"

Je m’inscris à la newsletter

Salmonidés

Magazine n°161 - Mars & Avril 2024

Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15