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La Diawl Bach, un petit diable de mouche

Cette mouche, diablement simple, est l’une des imitations les plus utilisées par les pêcheurs de réservoir au Royaume unis. D’origine Galloise, la Diawl Bach, signifiant « petit diable » mérite vraiment de prendre place dans les boîtes à mouches françaises. 

C’est en pratiquant sur plusieurs réservoirs Gallois et Anglais, que j’ai découvert la grande popularité outre-Manche de cette mouche, tant chez les compétiteurs que par l’ensemble des pêcheurs locaux. Considérée comme l’imitation attractive par excellence, avec sa silhouette au design minimaliste, elle est censée imiter toutes sortes de larves et nymphes aquatiques. Modèle devenu incontournable dans les boîtes British, certains pêcheurs n’hésitent pas à l’appeler « lethal fly » (mouche mortelle), autant pour les arcs-en-ciel que pour les farios.

La Diawl Bach peut être utilisée toute l’année, de juste sous la surface en duo avec une sèche comme au plus profond des réservoirs et lacs, entraînée par une soie extra-plongeante.
Crédit photo : Thierry Millot

De nombreuses utilisations

La Diawl Bach peut être utilisée toute l’année, de juste sous la surface en duo avec une sèche comme au plus profond des réservoirs et lacs, entraînée par une soie extra-plongeante. Une majorité de pêcheur l’utilise en train de trois mouches, façon « chiros », sur un long bas de ligne, chaque « Bach » étant espacée de 1,50 m, le tout ramené très lentement en tricotant la soie. Un ami Anglais, lorsqu’il pêche du bord, utilise trois mouches, sur la potence supérieure une nymphe légère très flashy, suivie de deux Diawl Bach en pointe et en potence intermédiaire. Les truites sont très souvent attirées par l’imitation brillante, mais en ralentissant la récupération à l’approche du bord, elles préfèrent se jeter sur une des petits diables à l’allure plus comestible. Certains compétiteurs associent deux Diawl Bach avec un petit booby en pointe, alternant récupérations plus ou moins rapides et temps morts. Lors des arrêts, les Bach « ancrées » dans la couche d’eau par le booby, se trouvent alors suspendues par leurs potences et sont très souvent attaquées à ce moment-là.

Elle est considérée comme l’imitation attractive par excellence, avec sa silhouette au design minimaliste.
Crédit photo : Thierry Millot

En tricotant la soie

Personnellement j’utilise les petits diables de deux façons, en mode soie tendue avec une, deux ou trois mouches ou en duo avec un sedge. Avec cette première méthode je m’applique à faire un lancer linéaire permettant de poser soie et bas de ligne tendue dans le même axe que la canne, pour finir avec la pointe du scion immergée juste sous la surface. Je laisse ensuite les mouches descendre sans animation, juste en gardant la tension de la ligne, permettant de capter une touche. Une fois la profondeur choisie atteinte, je commence à récupérer en tricotant la soie plus ou moins rapidement. J’entrecoupe avec des poses, pour animer les nymphes. Les touches se matérialisent le plus souvent par une bonne « tape », mais aussi par une plongée, un arrêt, un déplacement transversal ou linéaire de la soie, dans tous les cas il suffit de relever la canne pour assurer le ferrage. Avec cette méthode, pour trouver rapidement à quelle profondeur se trouvent les poissons, il est très efficace de compter pendant la plongée des mouches, afin de choisir une zone de prospection. Dès l’impact des mouches sur l’eau, compter par exemple cinq secondes pour pêcher à 1,50 m, si le train de mouche plonge de 30 cm par seconde.

En action de pêche, il faut varier les longueurs de pointes de 0,50 à 1,50 m et décliner toutes sortes de récupérations, des plus agressives au plus lentes, jusqu’à la première touche !
Crédit photo : Thierry Millot

En sèche nymphe

En mode « duo », j’utilise un sedge chevreuil beige clair bien fournie de taille 10 ou 12, qui pourra être dragué à souhait et sera bien visible quelle que soit la luminosité. Une fois le segde attaché à l’avant-pointe par son œillet, je fixe aussi sur celui-ci, la pointe sur laquelle sera nouée une Diawl Bach. Je préfère cette façon de solidariser sèche et nymphe, éliminant les emmêlages dus à l’utilisation de potences. En action de pêche, je varie les longueurs de pointes de 0,50 à 1,50 m et décline toutes sortes de récupérations, des plus agressives au plus cool. Le tout étant de trouver le bon tempo qui envoûtera les belles truites. Je dois reconnaître que le mode « slow langoureux », comme au bal, ou autrement dit, les animations lentes sont une valeur sûre.

L'originale. Hameçon : JMC CA 30 BL taille 10 - Fil de montage : JMC 6/0 noir - Corps : herl de paon - Cerclage : fil de cuivre très fin - Cerques et gorge : fibre hackle roux.
Crédit photo : Thierry Millot

Côté montage, faîtes simple et sobre

Concernant le montage, après avoir essayé de nombreuses déclinaisons de la version originale, j’ai choisi de vous présenter les quatre versions m’ayant apporté le plus de succès auprès des demoiselles à nageoires. Les tailles les plus utilisées par de nombreux spécialistes Anglais comme Chris Ogborne ou John Horsey sont les imitations en taille 10, 12 et 14 que j’utilise aussi, avec une mention spéciale pour la taille 10. Quelles que soient les versions, veillez à monter des mouches fines sans surplus de matériaux. L’Originale est le montage tel que l’a conçue l’inventeur des « Bach », Wyndham Davies. Mouches sobres, simples, une pure « all-year-round-seasons » (toutes saisons). La Red and Black est une version plus flashy apportant un plus lorsque l’eau est turbide et par basse température. L’olive est une excellente version pouvant imiter les jeunes larves de « demoiselles », elle peut faire des miracles au printemps. Ces trois versions peuvent être utilisées en potence comme en pointe. La Cuivrée est ma version lestée, passe-partout, excellente mouche de pointe, que j’utilise aussi en solo comme un micro-streamer. L’utilisation d’hameçons forts de fer est une bonne option pour lester légèrement ces mouches tout en gardant la finesse de silhouette, qui reste pour beaucoup d’utilisateurs, l’atout majeur de cette mouche. Cette diablesse de Diawl Bach aura-t-elle le même engouement chez nous que chez nos voisins britanniques ? Si ce n’est pas déjà fait ! À vous de l’essayer et de décider si elle doit prendre place dans vos boîtes ou rejoindre l’enfer !

La Red and Black. Hameçon: JMC CA 30 BL taille 10 - Fil de montage : JMC 6/0 noir - Corps : herl de paon - Cerclage : tinsel holographique fin - Cerques et gorge : fibre hackle noir.
Crédit photo : Thierry Millot

L'olive. Hameçon : JMC CA 30 BL taille 10 - Fil de montage : JMC 6/0 olive - Corps : autruchon olive - Tête : fil orange + vernis UV - Cerclage : tinsel perle fin - Cerques et gorge : fibre hackle roux
Crédit photo : Thierry Millot

La cuivrée. Hameçon : JMC CA 30 BL taille 10 - Fil de montage : JMC 6/0 noir - Corps : herl de paon - Cerclage : tinsel rouille fin - Cerques et gorge : fibre hackle roux - Lestage : bille tungstène rouille taille 2,2.5
Crédit photo : Thierry Millot

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