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Pêche à la mouche l'été : cherche les truites à la fraîche !

La saison avance, les températures de l’eau et de l’air augmentent, l’activité aquatique évolue, et quel bonheur de passer du temps au bord d’une rivière au plus chaud de l’été ! Mais dans tout ça et malgré le plaisir, ce n’est pas la saison durant laquelle les poissons sont les plus actifs et, bien qu’on aime à être simplement les pieds dans l’eau, il faut aussi concrétiser sa journée par quelques touches et avec quelques poissons dans l’épuisette

1. les rivières de plaine

Ces rivières de basse altitude et de pentes relativement faibles sont généralement les milieux qui se réchauffent le plus, et le plus tôt dans la saison. Pour peu qu’elles soient également parsemées de seuil et autres barrages, elles se réchaufferont encore plus vite. Dans ces cas, les poissons doivent adapter leur métabolisme et donc leur mode de vie à ces conditions particulières ; si nous souhaitons continuer à en tromper quelques-uns, nous devons obligatoirement modifier notre approche. Vous devrez cibler un type de postes en fonction des horaires. Le matin avant que la chaleur ne monte et le soir lorsque la fraîcheur commence à se faire sentir, les poissons vont profiter de ces moments de confort pour s’installer à proximité d’un garde-manger facile, où la nourriture sera directement à portée, et où la dépense d’énergie due à leur chasse sera moindre, donc le gain optimisé. On va cibler deux types de postes : les bordures et les radiers peu profonds !

À l’ombre des frondaisons, pêcheur et truites sont à la « fraîche »
Crédit photo : Grégoire Juglaret

Les bordures stockeront principalement des crustacés comme les gammares, mais on retrouvera également dans les zones les plus calmes les spents des insectes volant la veille au soir ou ceux dont l’éclosion a eu lieu en pleine nuit. Ces proies représentent une nourriture facile pour les truites, et il faudra en profiter car, généralement, ces moments sont très courts. Dès que le soleil sera trop présent, ces poissons en frénésie alimentaire vont tout simplement disparaître pour gagner des zones plus confortables pour évoluer en pleine journée. Après le coup du matin, les poissons trop exposés aux rayons du soleil vont gagner des zones plus oxygénées, et plus protégées des rayons du soleil. On va donc les retrouver soit en bas des tombants des courants, où l’oxygénation est bonne et où les perturbations vont leur apporter un peu de nourriture, soit à l’ombre d’obstacles. Dans ce deuxième cas, on cherchera les racinaires de la ripisylve, ou les blocs rocheux de bonnes tailles que ce soit en bordure ou en pleine eau.

Coup du soir en rivière de plaine, les ombres étaient actifs.
Crédit photo : Grégoire Juglaret

En toute discrétion

L’approche sera bien évidemment à adapter selon les horaires de pêche, mais on cherchera à être le plus discret possible, notamment si la rivière est à l’étiage. La discrétion peut passer par différents points. Si on pêche à vue depuis la berge, une approche typique des pêches matinales, nos déplacements devront être sur la pointe des pieds ! Hormis dans le cadre de la pêche des grosses têtes de courant, les techniques de pêche à la soie auront un avantage indéniable sur les pêches au fil : la distance à laquelle on peut attaquer les poissons ! Autant lorsque l’on pêche dans des conditions d’eau « normales », on peut s’approcher facilement des truites, autant ça s’avère beaucoup plus compliqué à l’étiage, notamment sur les zones de faibles profondeurs. Que ce soit en nymphe au fil plaqué, en tandem, à vue ou en sèche, l’utilisation de la soie nous permettra d’attaquer des poissons à plus de 10 mètres sans trop de difficulté, ce qui est impossible à obtenir au fil. En fonction de vos techniques de prédilection, vous pourrez employer des cannes de 8’6 à 10’ mais, étant donné que la pêche nous impose de la finesse, favorisez les puissances de 3/4 qui toléreront l’emploi de fils et d’hameçons fins, voire très fins. Une queue-de-rat de 12’ bien élastique, munie d’une pointe longue en Nylon dégraissée, complétera parfaitement votre ensemble.

La manipulation des poissons

Lorsque les eaux sont chaudes, il est nécessaire de minimiser le temps de manipulation des poissons afin de les relâcher dans les meilleures conditions qui soient. Et pour ce faire, quelques règles sont à respecter: utilisez une épuisette (de préférence à maille enduite), la manipulation dans l’eau sera beaucoup plus simple, quelle que soit la taille du poisson. Se mouiller les mains en les plongeant dans l’eau un temps suffisamment important pour qu’elles tombent à la température de l’eau évitera un choc thermique et de protéger le mucus du poisson. Utilisez une pince, vous gagnerez un temps considérable et vous relâcherez le poisson plus rapidement. Il vaut mieux relâcher les poissons en plein courant qu’en bordure, l’eau y est plus fraîche et bien mieux oxygénée. Gardez le poisson en main, tête face au courant, jusqu’à ce qu’il reparte de lui-même

En eau rapide, la pêche en sèche reste une valeur sûre.
Crédit photo : Grégoire Juglaret

2. Les rivières rapides

L’activité des poissons sera très différente en été que l’on pêche des eaux rapides ou des rivières de plaine, mais tout comme pour les rivières calmes, ils chercheront un confort thermique et leurs postes évolueront durant la journée. Il faudra donc adapter notre pêche rapidement pour suivre l’activité des poissons. Tout comme dans les rivières calmes, on trouvera en été les poissons sur les zones à faible courant en début de journée, mais la raison est un peu différente. Là où les poissons en pleine vont chercher les calmes pour se nourrir avant qu’il ne chauffe, en montagne, les poissons chercheront ces zones justement parce qu’elles vont se réchauffer plus vite et que dans une eau normalement froide, c’est dans les zones les plus tempérées que la vie aquatique sera la plus importante, ce sont généralement des postes où les trichoptères auront les meilleures conditions pour évoluer. Au fur et à mesure de l’élévation des températures, les truites pourront se mettre en activité dans les courants car même les eaux les plus rapides brassées auront gagné en température et pourront permettre à certaines espèces d’insectes d’éclore et notamment les éphémères.

Pêche amont en sèche derrière les rochers.
Crédit photo : Grégoire Juglaret

En rivière de montagne, des faciès très différents sont généralement très proches. Au plus chaud de la journée, il ne faut pas hésiter à reprendre la voiture pour se déplacer de quelques kilomètres et aller chercher des postes plus frais. Le top est de se retrouver dans une zone de gorges, les poissons seront actifs et nous ne souffrirons pas de la chaleur ! En fin de journée les poissons redescendront sur des zones plus calmes pour suivre les éclosions de fin de journée, généralement plus importantes dans les plats que sur les courants. La qualité de dérive en eaux rapides est intimement liée à la distance de pêche. L’irrégularité des courants fait que les dérives, pour être bonnes, seront courtes donc plus on pêchera « prêt de nos pieds », plus on pêchera juste. La progression se fera donc uniquement dans l’eau et notre position dans la rivière sera déterminante quant à la réussite de notre action de pêche. Il faudra en permanence se positionner pour que la dérive soit bonne mais également pour ne pas avoir fait fuir le poisson. La pêche se fera donc systématiquement en remontant le courant, pour ne pas entrer dans le champ de vision du poisson, ou de 3/4 si des obstacles naturels nous permettent de nous dissimuler, que ce soit une un rocher, un embâcle, ou une zone profonde se trouvant entre nous et le poisson.

Le pêcheur se dissimule contre les frondaisons pour pratiquer en nymphe à vue.
Crédit photo : Grégoire Juglaret

Évitez le cône de vision de la truite

Si le profil du secteur est exsangue de ce type de poste, à nous de nous baisser pour être au plus prêt de l’eau afin de nous rapprocher du poisson sans jamais entrer dans son cône de vision. Les deux approches de la pêche à la mouche sont parfaitement possibles au plus chaud de la saison en eaux rapides, que ce soit la pêche au fil et la pêche à la soie. On aura donc tendance à emmener deux ensembles avec nous pour pallier toutes les situations. La pêche à la soie nous permettra de pêcher en sèche mais aussi en tandem sèche/nymphe sur les zones les moins turbulentes du secteur. La canne parfaite pour cette approche sera une 9’6 ou une 10’ pour soie de 3/4. Équipé d’un moulinet semi-automatique et d’une soie WF avec un profil classique, votre ensemble sera parfait. On y ajoutera une queue-de-rat de 2,70 mètres qui permettra de passer rapidement de la sèche au tandem en ne modifiant que la pointe. La pêche au fil est la technique reine de la pêche en eaux rapides. Le fait de ne pas avoir de soie sur l’eau permet de limiter au mieux les dragages. La distance de pêche étant limitée, il faudra avoir une approche discrète. Elle se fera plein amont dans les zones les moins profondes et de trois quarts sur les zones les plus creuses. En fonction de l’activité des poissons, elle se fera, sur zones les moins perturbées, parfaitement en tandem sèchenymphe, dans les courants un peu plus soutenus à deux nymphes et sur les postes marqués à une nymphe. Le choix de la nymphe se fera en fonction de votre observation sur site. Normalement, les poissons seront focalisés sur des petites proies, qu’on imitera sur des hameçons de taille inférieure au h16, il ne nous restera qu’à adapter nos poids afin que notre dérive soit la plus juste possible.

En torrent de montagne, les eaux gardent une température idéale et les truites sont actives.
Crédit photo : Grégoire Juglaret

Trucs et astuces

TSur les zones les plus calmes, la tension superficielle de l’eau ainsi que certains dépôts auront tendance à accentuer la flottaison de votre pointe, ce qui la rend bien moins pêchante. Dégraisser sa pointe améliore la présentation de la mouche, sèche comme nymphe, et vos chances de tromper les poissons seront accrues. Utilisez un produit dégraissant type mud au moins aussi régulièrement que vous graissez le reste de votre bas de ligne. Appliquez-le sur la pointe sur un minimum de 50 cm. Ne craignez pas de renouveler la manipulation le plus régulièrement possible. Dans le cadre de la pêche à vue, on le fera à chaque nouveau poisson. Il peut être bon de diminuer le diamètre de vos fils de pointes pour une meilleure discrétion et une meilleure présentation. Cependant, dans le cadre de la pêche en nymphe, et notamment sur les postes les moins profonds, on peut avoir la démarche inverse. En augmentant légèrement votre diamètre de pointe, votre nymphe s’immergera moins vite et donc passera plus de temps dans la zone dans la couche d’eau.

Élasticités des bas de ligne

Les poissons en été ont bien souvent la gueule plus fragile que lorsque les températures d’eau sont plus faibles. Dans ce cas, il est nécessaire d’employer des bas de lignes bien élastiques afin d’éviter les décrochages à répétition. Pour cela, deux solutions :

  1. faire bouillir les fils des bas de ligne à nœuds. Attention, cette manipulation est précise et dépend du fil que vous employez. Une seule chose sera commune à tous les Nylons du marché, c’est que le fait de les faire bouillir augmente considérablement leur diamètre, donc, remesurez bien vos fils après cuisson afin de respecter les proportions de vos bas de ligne;
  2. utiliser des queues-de-rat élastiques type kamoufil ou kamoufil XP. Quand on pêche en conditions difficiles et notamment en faibles profondeurs, on aura besoin d’élasticité et de souplesse pour de meilleures présentations. À ce jeu, le Nylon aura une supériorité indéniable sur le fluorocarbone!

Une belle truite capturée par Greg en grande rivière.
Crédit photo : Grégoire Juglaret

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