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Bien choisir son bateau - Partie 4 - Quel matériau

Si vous avez suivi cette série, vous avez maintenant une idée du budget, de la sécuritéde la taille et du style de coque et des aménagements à prévoir. Reste à aborder un dernier aspect, celui du matériau dont sera fait ce futur bateau.

Le bois n’étant quasiment plus utilisé, il vous faudra choisir, pour votre coque, parmi quatre matériaux : aluminium, fibre de verre, plastique (polyéthylène) et toile (pour les pneumatiques). On constatera rapidement que le choix du matériau est assez lié à celui de la taille de la coque elle-même, mais aussi de l’usage escompté notamment si la rusticité ou la motorisation sont des critères importants à vos yeux.

Les bateaux pneumatiques sont peu utilisés pour la pêche des carnassiers en eau douce, pour laquelle ils sont mal adaptés. En mer, c’est une autre histoire, la sécurité primant sur le reste.
Crédit photo : Michel Tarragnat

Les pneumatiques

Les pneumatiques, en dépit de leur incontestable aspect pratique dans les petites tailles (transport, stockage) et de leurs qualités de navigation et sécurité pour les semi-rigides, ne correspondent pas selon moi aux standards attendus pour un bateau de pêche sportive en eau douce, contrairement à la mer où ils font référence. En cause la difficulté d’aménagement, de fixation d’un moteur électrique, la prise au vent importante qui contrarie les dérives, la hauteur et l’épaisseur des boudins qui font perdre de la place et gênent les pêches canne basse, etc. Mais si l’on manque de place de stockage, ça reste une option. Les carpistes en sont d’ailleurs friands, pour leur forte capacité de charge, mais ne s’en servent que pour transporter le matériel et pour amorcer. On trouve deux qualités de toile enduite : PVC ou Hypalon (caoutchouc). Le premier, moins cher, est suffisant pour les petites embarcations. Le second est plus résistant dans le temps mais plus cher, et réservé aux grosses unités ou aux usages intensifs.

L’aluminium est idéal pour les bateaux de taille et de motorisation moyennes, en raison de sa légèreté et de la facilité d’aménagement. Une tôle épaisse de 2 à 3mm est souvent utilisée.
Crédit photo : Michel Tarragnat

Les coques alu

L’aluminium est léger, imputrescible et insensible à la corrosion. Facile à aménager (perçage, rivetage, vissage), il est en revanche difficile à souder sans matériel et savoir-faire spécifiques, la soudure étant surtout utile à la fabrication et aux réparations (chocs, fissures). Il est très employé pour les barques (3-4 m) et bateaux de taille moyenne (4-5 m) avec des motorisations de 6 à 80 CV. On trouve également de plus grosses unités fortement motorisables mais au prix de feuilles d’aluminium épaisses (pour la rigidité), ce qui fait que l’avantage de poids par rapport à la fibre disparaît. L’épaisseur de la tôle varie de 1,7 à 2,5 mm pour les petites et moyennes unités, et va jusqu’à 4 mm pour les grosses. On trouve des coques de taille moyenne en tôle de 3 et même 4 mm. Pour certains, c’est le top absolu (solidité, rigidité, longévité) mais, en fait, ça se discute car le surcroît de poids important donne des coques lourdes et gourmandes en motorisation sans pour autant mettre à l’abri d’une voie d’eau en cas de collision.

La fibre de verre est la plus employée pour le haut de gamme, en raison de sa rigidité permettant de fortes motorisations, et des finitions luxueuses possibles.
Crédit photo : Michel Tarragnat

La fibre de verre

La fibre de verre, imprégnée de résine de polyester, présente l’avantage d’une finition parfaite et d’une solidité à toute épreuve. Ses inconvénients sont le poids et les coûts de fabrication. On la retrouve donc le plus souvent sur les unités haut de gamme fortement motorisées exigeant une grande rigidité de la structure, mais certaines embarcations de taille moyenne sont en fibres (skiffs notamment). Elle est assez simple à réparer soi-même mais pas toujours facile à aménager. La finition (gel coat) est sensible aux chocs et rayures. C’est un produit moins rustique qui exige plus de précautions d’utilisation notamment lors des accostages si on veut garder sa belle apparence.

Les coques en polyéthylène rotomoulé sont de loin les plus vendues en eau douce, en raison de leur prix très avantageux. Il s’agit le plus souvent de petites barques, ce matériau étant peu adapté aux moteurs très puissants.
Crédit photo : Michel Tarragnat

Le plastique

Le plastique est le matériau par excellence mis à contribution pour des barques et petits embarcations bon marché, le procédé de fabrication (rotomoulage) étant très rapide. Le polyéthylène utilisé est assez souple et offre une bonne résistance aux UV, aux chocs et aux rayures (disons qu’elles se voient peu) et une résistance totale à l’eau et au pourrissement. C’est donc une véritable bonne option pour les plus petits budgets ou pour les bateaux rustiques destinés à coucher dehors par tous les temps, à rester sur l’eau, etc. Son inconvénient est surtout son manque de rigidité qui limite les possibilités de motorisation, ainsi que la difficulté d’aménagement et de réparation. Ça casse rarement mais quand ça casse, c’est vraiment la mouise ! Le poids est également un handicap par rapport à l’aluminium. Handicap relatif néanmoins vu que les coques sont en général de taille modeste et faiblement aménagées.

On trouve aussi de petites coques en fibre, notamment pour des utilitaires comme les skiffs où la solidité l’emporte sur le poids.
Crédit photo : Michel Tarragnat

Le coût

Pour ce qui concerne le budget, il y a bien sûr des coques pour toutes les bourses (voir encadré). Mon conseil est d’éviter de voir trop petit mais aussi trop grand. Trop petit, par expérience, on finit par revendre un jour ou l’autre pour acheter plus grand, l’inverse étant nettement moins fréquent. Un bateau, c’est un peu comme avec une voiture, quand on revend, on perd de l’argent. La longévité étant élevée, autant acheter la bonne taille dès le départ. Si on n’a pas le budget, on peut utilement se tourner vers une bonne occasion. Inversement, attention à ne pas mettre tout son budget dans une coque de rêve pour se retrouver à sec au moment de la motorisation et surtout de l’équipement. L’ensemble doit rester harmonieux, quand je vois des sondeurs à 500€ sur des coques à 20 000€, ça me désole un peu. Personnellement, j’ai toujours misé sur une électronique et un moteur électrique performants, car c’est bien ça qui aide à trouver et à prendre du poisson, plus que la coque elle-même. Mais encore une fois, chacun dépense bien son argent comme il l’entend sachant, faut-il encore le répéter, que le bateau ne fait pas le pêcheur !

Quel budget ?

Le prix d’une coque varie bien entendu en fonction du matériau, de sa taille et du degré d’aménagement et d’équipement. Une coque nue peut donc sembler assez abordable, mais quand on y ajoute une remorque, un moteur, l’électronique et un moteur électrique, on va doubler ou tripler facilement ce tarif. Celui-ci peut aller de 1000€ pour une simple petite barque en rotomoulé neuve avec ses rames à 80000€ pour un gros bass boat en fibre surmotorisé et bien évidemment bourré d’électronique.

Attention, une coque haut de gamme suréquipée implique un énorme budget.
Crédit photo : Michel Tarragnat

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Bateaux / Kayaks

Magazine n°930 - Novembre 2022

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