En effet, ce sont elles qui vous permettent d’avancer en transposant l’énergie fournie par votre moteur à l’élément liquide. L’eau est comprimée par l’hélice et s’évacue du bord d’attaque vers le bord de fuite en créant une sorte de vis sans fin. De nombreuses caractéristiques définissent une hélice: son pas (notion sans doute la plus importante, c’est la courbure des pales de l’hélice, qui représente la distance parcourue par celle-ci lors d’une rotation complète), son diamètre, le nombre de pales et sa matière. Le moyeu, quant à lui, contient un certain nombre de cannelures propres à l’axe du moteur sur lequel vient se fixer l’hélice. Les hélices sont rarement interchangeables entre marques, qui fournissent systématiquement une référence adéquate.
Petit ou grand pas…
Pour les très gros « bass boat » recherchant des performances hors normes, on pourra également se pencher sur des critères supplémentaires, comme la surface des pales ou la progressivité du pas sur la géométrie des pales. Nous nous contenterons d’analyser les premiers critères, qui suffisent à optimiser les performances de 99 % des bateaux… Le pas de l’hélice est souvent un élément prépondérant dans les performances pures de votre bateau. Pour faire simple, plus un pas est petit et plus votre moteur tournera vite. Un petit pas entraîne donc un gros régime moteur et facilite le déjaugeage de votre embarcation. Mais la consommation s’en ressentira et votre vitesse de pointe sera réduite. En augmentant le pas, vous ferez baisser votre régime moteur. Celui-ci consommera moins et vous gagnerez en vitesse pure. Cependant, vous mettrez plus de temps à déjauger. Les petits pas sont souvent favorisés pour les sports nautiques comme le ski ou le wakeboarding. Il vous faudra trouver le juste milieu entre vitesse de pointe et rapidité de déjaugeage, tout en respectant les préconisations « constructeur » sur le régime moteur. Un hors-bord prévu pour tourner à 6100 tours par minute ne pourra pas accepter longtemps un régime à 6350, comme vous perdrez en performance s’il tourne à 5500. Les pas sont généralement exprimés en pouce et on estime en moyenne qu’augmenter d’un pas fait baisser votre régime moteur de 200 TPM (tour par minute). Comme les performances dépendent également étroitement de la forme de votre coque, pour toutes les puissances à partir de 40/50 ch, je vous conseille de faire des essais avec l’hélice d’origine et d’autres hélices d’un pas supérieur et inférieur. Si votre bateau déjauge bien et vite, et qu’à fond de manette, votre régime correspond au régime max préconisé par votre constructeur, vous êtes bon. S’il déjauge mal, descendez d’un pas. Si votre bateau n’avance pas, augmentez d’un pas. Et cela jusqu’à la bonne formule. Pour les motorisations importantes, votre revendeur doit accepter de se prêter à ce petit jeu pour vous fournir un pack optimum.
Les pales
Le nombre de pales est de trois sur l’immense majorité des moteurs. Les hélices trois pales offrent le meilleur compromis entre le confort et la performance. C’est donc le bon choix dans l’immense majorité des cas. Mais on trouve des hélices 4 pales chez certaines marques, telle Honda. Elles sont proposées comme apportant plus de stabilité à haut régime, notamment dans les virages, en évitant la cavitation. C’est particulièrement vrai sur les semi-rigides. Les 4 pales sont également recommandées sur les bateaux puissants destinés aux sports nautiques, car elles offrent un peu plus d’accroche à bas régime. Personnellement, j’utilise quelques hélices 4 pales en Irlande et, sur des petites puissances, je n’ai pas constaté de différence. Les hélices sont fabriquées en aluminium ou en Inox. Les hélices aluminium, les meilleur marché, équipent la plupart des moteurs jusqu’à 115 ch, et même plus. Elles offrent de bonnes performances, mais sont assez fragiles. En effet, au moindre choc, elles se déforment et s’entaillent. Cela a l’avantage de protéger votre moteur, car c’est l’hélice qui supporte le plus gros du choc en épargnant votre arbre moteur. Les hélices en Inox, quant à elles, sont nettement plus haut de gamme. Le prix s’en ressent d’ailleurs, elles valent trois fois plus cher que leurs homologues en alu. Elles sont bien plus résistantes au choc et à la déformation. Les performances sont donc améliorées, car elles subissent beaucoup moins de déformation lors de la poussée. Mais en cas de choc important, elles retransmettront davantage de dégâts à l’arbre du moteur. C’est le choix de la performance maximum, pour les gros moteurs de plus de 100 ch.
Une ou deux hélices
Si vous pêchez dans des endroits encombrés et caillouteux et qu’inévitablement il vous arrive de « toucher » avec votre hélice, pas de panique. Ce n’est pas très grave sur les moteurs de petites puissances. Tant que votre moteur ne vibre pas, il y a peu de risque de l’endommager. Ce n’est pas la peine de changer votre hélice à chaque petit choc, sinon vous ne vous en sortirez pas. Cependant, une hélice trop abîmée entraînera à la longue des vibrations dans votre thermique, ce qui n’est jamais très bon. Une option simple consiste à avoir deux hélices. Une neuve pour les endroits profonds et peu dangereux, et une abîmée pour les parcours plus « rock and roll ». Je pense aux rivières avec radiers, comme la Loire, ou à certains lacs où la profondeur est très irrégulière. Dans tous les cas, quand vous achetez une hélice, pensez bien à utiliser les bonnes références correspondant à la marque de votre moteur. Les fabricants de hors-bords et ceux d’hélices ont chacun leur propre nomenclature, et une 14 pas d’un Yamaha n’ira pas sur la même puissance en Mercury… Pour finir, je dirais que la plupart des hélices fournies par les fabricants sur les moteurs de petites puissances font le job. Mais il m’est arrivé à plusieurs reprises de tout de même augmenter d’un pas l’hélice sur des 20 ch pour gagner en croisière de navigation. Cependant, dès que vous regardez du côté des grosses machines, je ne saurais trop vous conseiller de faire des essais, car vous seriez surpris par les performances et les économies de sans-plomb que vous pourriez faire