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Toc : le calendrier des appâts

Crédit photo Marc Delacoste
Longtemps, pour beaucoup, le toc s’est résumé à une classique pêche au ver, pratiquée essentiellement en tout début de saison. Mais de nombreux pêcheurs savent bien aujourd’hui que cette approche peut rester très rentable jusqu’en septembre, à condition évidemment de toujours disposer d’appâts variés et surtout de grande fraîcheur.

La truite est, on le sait, un poisson relativement opportuniste, capable de se nourrir de nombreuses proies diverses et variées à partir du moment où elles peuvent être avalées (donc plutôt petites) et faciles à capturer.

Passage obligé pour le pêcheur au toc : la récolte des appâts.
Crédit photo : Marc Delacoste

Sélectives

Ce sont surtout des invertébrés, principalement des insectes, la plupart aquatiques, surtout sous forme de larves. Mais les insectes terrestres sont aussi régulièrement au menu à la belle saison, lorsqu’ils se retrouvent dans l’eau. Les truites peuvent se montrer très sélectives, notamment vis-à-vis de la taille et de la densité de ces proies. C’est ce qui fait qu’un appât peut être excellent dans certaines conditions et pas très bon, voire très mauvais, dans d’autres. Bien choisir est donc d’une importance majeure. Il faut aussi prendre en compte la facilité de se procurer, de conserver, d’escher et de tenue sur l’hameçon d’un appât. La valeur dépend également du parcours. Les larves aquatiques sont par exemple efficaces mais très contraignantes. Les récolter prend du temps, elles ne se conservent pas bien, sont délicates à escher et tiennent souvent mal à l’hameçon. Et si elles font la différence dans les rivières d’un certain gabarit, c’est moins flagrant dans les ruisseaux et petites rivières où le ver et la teigne font jeu égal, en étant bien moins contraignants. Mieux vaut donc n’utiliser ces appâts que lorsqu’ils font vraiment la différence.

Si le ver est l’appât fétiche du pêcheur au toc, il n'est pas le seul !
Crédit photo : Marc Delacoste

Le bon moment

Enfin, il faut tenir compte de la saionnalité. Si certains de ces appâts sont disponibles toute l’année chez les détaillants, ceux que l’on récolte ne sont présents dans la nature qu’à des périodes précises. La patraque resterait excellente en août mais elle est bien trop petite à cette époque. C’est en partant de ces critères qu’il faut choisir ses appâts pour espérer s’en sortir correctement d’un bout à l’autre de la saison et sur tous les types de parcours envisageables.

Le ver de berge
Crédit photo : Marc Delacoste

Le ver

Traditionnel, perçu parfois comme vieillot, aussi vieux que le toc, le ver reste pourtant un appât de base qu’on aurait évidemment tort de snober. Facile à récolter ou à acheter chez son détaillant, simple à escher, tenant très bien à l’hameçon, le ver est efficace sur tous les types de parcours, au moins en début de saison. L’important avec lui, c’est la taille. Le gros ver (canadien, gros lombric) est à réserver aux grandes rivières, aux eaux fortes et aux pêches lourdes à rouler. C’est un bon appât pour les grosses truites. Le ver moyen (5 à 8 cm, comme le dendro) est très bon en eaux fortes, sur tous les parcours, notamment en rivière. Mais son efficacité diminue dès que les débits baissent et que l’eau se réchauffe. Petits vers de terreau ou de berge (moins de 5 cm) sont en revanche efficaces par eau basse, toute la saison, même en été, au moins le matin. Dans ces conditions, il suffit d’affiner montage et plombée et de descendre en taille d’hameçon (fin de fer).

La teigne
Crédit photo : Marc Delacoste

La teigne

Appât de base également, mais dont la qualité tend à diminuer depuis une dizaine d’années avec des larves d’importation souvent trop grosses pour les truites sauvages, très sélectives. Ainsi, il m’arrive souvent de n’utiliser que la moitié des teignes d’une boîte, parfois moins, tant certaines productions apparaissent dopées pour être aussi grosses. Malgré cela, je reste attaché à cet appât qui, avec des individus de bon gabarit (1,2 à 1,5 cm), reste excellent. Son point fort : sa faible densité, qui permet une excellente présentation par débit moyen ou bas et en eaux claires. Incontournable en ruisseau et petite rivière, la teigne peut être efficace en grande ou moyenne rivière.

Le porte-bois
Crédit photo : Marc Delacoste

Le porte-bois

Le terme porte-bois (traîne buchette ou ver d’eau dans certaines régions) regroupe les larves de nombreuses espèces de trichoptères à fourreau. Toutes ont la particularité de se constituer un abri en forme de fourreau avec des débris minéraux ou végétaux. Ces larves peuvent être assez abondantes dans certains cours d’eau. Quand on sait où, leur récolte est facile et elles se conservent bien dans un linge humide dans le bas du réfrigérateur. Le porte-bois, qui tient bien à l’hameçon, est un très bon appât. Larve claire souvent assez dodue, il ressemble à une teigne mais sa densité est un peu plus élevée. On trouve des porte-bois jusqu’en juin, parfois un peu plus tard dans certains cours d’eau. C’est donc un appât typique de début de saison. Certaines espèces, plus petites et à fourreau fait de débris minéraux, sont présentes en été dans les rivières froides. La larve, de petite taille, est délicate à utiliser mais constitue un bon appât d’été quand les conditions sont difficiles : bas de ligne fin et petit hameçon de rigueur.

La patraque

Le terme patraque (patache ou gratte dans certaines régions) englobe les larves plates de plusieurs espèces d’éphémères. Elles se récoltent en rivière, sous les galets. Excellent appât mais contraignant car fragile, difficile à conserver et à escher. Mieux vaut le réserver pour les lisses des rivières, où il fait la différence. La patraque peut être un véritable sauve-bredouille quand les conditions sont difficiles, en avril, lorsque les eaux sont encore froides et les truites sélectives dans les courants laminaires. C’est un appât de début de saison, car difficile à se procurer à partir de juin, période de grandes éclosions. On en retrouve parfois de taille suffisante en septembre.

Hydropsyche
Crédit photo : Marc Delacoste

Les "sans fourreau"

Certains trichoptères ne façonnent pas de fourreau. Parmi ceux-ci, rhyacophila et hydropsyche sont présentes en été et efficaces dans ces conditions souvent difficiles. Ces larves de 6 à 12 mm se récoltent sous les galets, se conservent bien et tiennent à l’hameçon (surtout rhyacophila), avec un simple eschage épinglé (petit hameçon fin de fer).

La mouche naturelle
Crédit photo : Marc Delacoste

La mouche

La mouche naturelle est un formidable appât quand les eaux sont basses et la luminosité forte. Elle fait alors une réelle différence, notamment grâce à sa faible densité et peut-être aussi par sa couleur noire et ses reflets UV. On peut récolter les mouches à l’aide de pièges, mais il est beaucoup plus simple de les élever soi-même à partir d’asticots (gozzers). Elles se conservent bien à condition de les tenir à l’abri de la chaleur et de les alimenter régulièrement en eau et en sucre. Ce n’est pas sans contrainte (odeurs, évasions) mais le jeu en vaut la chandelle pour la seconde moitié de la saison. Il faut prévoir plusieurs élevages décalés pour disposer toujours de mouches en bonne quantité. La mouche naturelle est surtout intéressante pour la pêche en rivière.

La sauterelle
Crédit photo : Marc Delacoste

La sauterelle

Pour les pêcheurs de truites au toc, cet insecte familier des enfants est absolument incontournable en ruisseau, dès que survient la fin du printemps. Hélas pour lui, il finit souvent par atterrir dans l’eau, les poissons y sont habitués ! Les sauterelles se récoltent facilement dans les prés, de préférence tôt le matin lorsqu’elles sont encore engourdies. Une astuce très simple consiste à étaler une petite couverture de laine dans l’herbe sur laquelle leurs ergots vont les retenir malgré elles lorsqu’elles y atterriront. La sauterelle s’utilise aussi bien en surface, avec une plombée légère et éloignée de l’hameçon, que sous l’eau. C’est également un appât à ne pas oublier pour pêcher les lacs de montagne.

Mais encore

D’autres appâts que ceux qui vous sont présentés dans cet article sont utilisables, comme le tébo ou le ver de farine, par exemple, mais ils sont efficaces essentiellement sur les truites surdensitaires. Citons aussi le grillon, parfois utilisé pour tenter quelques belles truites ou la chenille de la pyrale, qui peut être abondante dans la végétation surplombante à certaines périodes de l’année. Mais ce ne sont en fait que des appâts marginaux, bien moins universels.

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