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Pêche de la truite à l'ultra-léger avec Hugo Gaden

Les petites rivières boisées sont des milieux bien spécifiques qui demandent beaucoup de dextérité dans la prospection, surtout avec des leurres durs, car les coups et les dérives y sont très étroits. Hugo Gaden, un de nos meilleurs spécialistes de la truite à l’ultra-léger malgré son jeune âge, nous montre la voie avec calme et talent sur ses cours d’eau savoyards.

Je connais Hugo Gaden depuis quelques années maintenant après l’avoir rencontré dans le lycée où j’enseignais alors qu’il était encore étudiant. Ce véritable fou de pêche aux leurres traque toutes les espèces. Savoyard pure souche, il a toutefois fait ses premières armes sur la truite et reste attaché à cette approche qu’il a d’ailleurs pratiquée en compétition avec succès.

Les cluses glaciaires à fond plat, comme ici en Maurienne, à basse altitude, conservent des eaux toujours fraîches grâce au couvert végétal et à l’alimentation via les nappes des grandes rivières de piémont. 
Crédit photo : Thierry Bruand

Passer le premier

C’est en terre mauriennaise, sur des affluents de l’Arc, où, adolescent, il a appris la pêche au poisson-nageur, que je le retrouve dans une ambiance printanière légèrement pluvieuse. « Le ruisseau boisé est la meilleure école pour progresser car tu es obligé d’avoir une bonne stratégie d’approche, d’être discret, précis et d’utiliser toutes les densités de leurres pour te jouer des obstacles, précise-t-il en préparant son matériel. Si tu maîtrises cela, tu peux t’adapter partout ! » Il opte pour une canne de 2m, assez longue pour mieux pêcher depuis la berge, car selon lui il est important de ne jamais mettre un pied dans l’eau avant d’avoir piqué le poisson. Son premier réflexe est de vérifier que personne ne l’a précédé sur le parcours, ce qui serait rédhibitoire dans un tel milieu. Il décide, comme à son habitude en plaine, de prospecter en descendant, contrairement à ce qu’il aurait fait sur un torrent avec du dénivelé. Hugo opte pour un minnow flottant dont il connaît l’efficacité sur ce type de parcours. Il le lance ou le laisse dériver vers l’aval avant d’entamer sa récupération, plus ou moins près des obstacles et de la bordure. Malgré la diversité de ses animations, linéaire, twitching ou quasi-stabilisation près d’un point chaud, le début de session est compliqué. Après une bonne heure de pêche, il n’a touché qu’une riquette d’une quinzaine de centimètres, décrochée, et perçu quelques timides suivis. Il est dans le dur et décide de dégainer son piège favori quand c’est difficile : une petite tournante, une AR-S (Smith) de 2g.

Hugo a conservé sa toute première truite dans l’épuisette, juste le temps de prendre la seconde dans la foulée. 
Crédit photo : Thierry Bruand

Et d'une

C’est en prospectant un joli poste un peu plus caillouteux qu’Hugo, un peu sous pression, débloque son compteur de belle manière. Il attaque de travers, au milieu du petit pool, et lance d’abord amont pour bien gratter au niveau de la fosse mais sans succès. C’est en jetant trois-quarts aval et en effectuant un bel arc de cercle qu’il pique une fario de taille moyenne. « Un autre poisson a suivi et s’est calé sur le radier juste devant moi, s’exclame-t-il avec la détermination d’un vrai compétiteur. Je dois pouvoir le prendre ! ».

Quel que soit le poste et quoi qu’il arrive, pas question de mettre un un pied dans l’eau ici.
Crédit photo : Thierry Bruand

Et de deux !

Avec des gestes très calmes et minimalistes, il décroche la première truite et la laisse dans son épuisette. Petit lancer discret, deux tours de manivelle… et la seconde truite, plus jolie, est prise dans la foulée ! Coup double avec ces deux farios de 22 et 27cm. Bien vu, Hugo. La traque peut continuer plus sereinement.

Quand il s’agit d’être encore plus discret dans l’approche d’un poste particulier, Hugo n’hésite pas à opérer à plus de deux mètres en retrait de la berge.
Crédit photo : Thierry Bruand

Un vrai Sioux

Sans jamais entrer dans l’eau, notre Savoyard, qui privilégie une prospection aval dans la majorité des cas, se joue avec une belle dextérité des nombreux obstacles qui jalonnent le parcours : abondante végétation rivulaire, petits embâcles ou troncs immergés. C’est un régal de le voir évoluer avec une discrétion de Sioux dans un tel environnement. Deux autres poissons non maillés sont capturés. « Revenons au poisson-nageur, décide Hugo. La zone est plus calme et la nage désordonnée d’un petit minnow coulant peut faire la différence. » Il s’enfonce alors dans une véritable «jungle». Restant en retrait d’environ deux mètres, il arrive à déclencher un lancer aval dans un trou de souris. Le mini jerkbait est alors animé par de petits coups de poignet. Et ça paye puisqu’une seconde fario maillée s’y fait prendre au ras d’un tronc. Hugo peut laisser exploser sa joie car il vient de prendre un beau poisson à deux pas du parking, là où des dizaines de pêcheurs ont dû se casser les dents.

Hugo connaît bien cette gouille, une petite étendue d’eau minuscule dans laquelle il sait que croisent quelques chevesnes et truites.
Crédit photo : Thierry Bruand

Petite surprise

Ce premier parcours est terminé mais avant de rejoindre une seconde rivière, à quelques kilomètres, il me réserve une surprise. « Il y a des petites gouilles juste à côté, alimentées par la nappe de l’Arc. L’eau reste toujours très fraîche même en été et il y a quelques farios, m’indique-t-il. Elles sont quasi imprenables quand la luminosité est forte mais avec ce temps gris, c’est peut-être jouable ! » Et en effet, il attrape rapidement, au niveau d’une plage, une première fario, assez modeste, venu chiper son leurre en devançant un chevesne peu agressif.

. Il faut quatre lancers successifs à Hugo avant d’enregistrer l’attaque de cette belle fario de 37cm, un record pour ce plan d’eau si restreint
Crédit photo : Thierry Bruand

Quatre passages

Mais c’est au fond de la pièce d’eau, bien plus encombré, qu’il met toutes ses espérances. Son poisson-nageur flottant est bien adapté à la configuration puisqu’il peut le laisser remonter en surface pour franchir les troncs immergés ou les plaques de végétation. Et là, un très beau poisson venu un peu de nulle part se jette sur le leurre. L’eau très claire permet de distinguer clairement l’attaque, un peu désordonnée. Mais le poisson se décroche. Hugo est dépité, sachant qu’en eau calme plus particulièrement, le premier passage est capital. Il relance et la truite attaque une seconde fois sans toutefois vraiment taper le leurre. Nouveau lancer, nouveau raté… Mais les dieux de la pêche sont avec notre Mauriennais puisqu’il prend finalement la belle sauvage au quatrième passage ! Verdict : une superbe 37 cm, taille qu’Hugo n’avait jamais atteint ici. Direction un autre affluent de l’Arc, plus puissant et plus large que le précédent, pour terminer la journée alors que la pluie tombe maintenant franchement. Sur ces eaux un peu mâchées, il décide d’abord de prospecter avec un leurre plus volumineux, de couleur blanche mais toujours flottant. Mais c’est finalement un échec. C’est en misant en définitive sur un grand classique suspending, un Tiny Fry (Illex), que l’ami Hugo trouve enfin le pattern : prospection vers l’aval avec insistance près des obstacles en s’appuyant sur le courant pour faire vibrer le poisson-nageur.

Plutôt que dans le dos, Hugo préfère fixer son épuisette à sa sacoche, à l’horizontale, au niveau de sa hanche gauche. Il peut de cette façon dégainer rapidement et disposer d’un manche long beaucoup plus sécurisant. Quand il se déplace dans la végétation, il prend soin de la tenir à la main et de lui faire franchir les obstacles à coup sûr, manœuvre compliquée quand elle est dans le dos.
Crédit photo : Thierry Bruand

Un beau final

Toujours très motivé et imperturbable malgré des conditions météo devenues exécrables, il capture ainsi quatre nouveaux poissons entre 25 et 30cm. Après cette belle démonstration en milieux hostiles, il est bien temps d’aller nous sécher !

Hugo a dû s’employer un peu mais, comme bien souvent, a fini par trouver la solution.
Crédit photo : Thierry Bruand

Son matériel

  • Canne : Stream Master Shade Creek S 2002 L (Illex) 1,5-5g
  • Moulinet : Exist 2003H (Daiwa)
  • Tresse : Nanobraid (Sufix) 4/100
  • Nylon : Siglon (Sunline) 16,5/100

Les choix d'Hugo, de haut en bas : Realis Minnow (Duo), Wood Minnow (Illex), Tiny Fry (Illex), Spearhead Ryuki (Duo), AR-S (Smith)
Crédit photo : Thierry Bruand

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