Les rivières de première catégorie en France sont des joyaux naturels, abritant une biodiversité riche dont fait partie la truite fario. La pêche sportive y trouve donc naturellement sa place. Cependant, pour préserver ces écosystèmes fragiles, la France a mis en place une réglementation stricte encadrant l’accès et les activités le long de ces cours d’eau.
Techniques de pêche autorisées
La réglementation spécifie les techniques autorisées pour la pêche dans ces rivières. Les pratiques respectueuses de l’environnement, telles que la pêche à la mouche, sont souvent privilégiées. L’utilisation de certaines techniques comme la pêche aux leurres est parfois interdite sur des parties des cours d’eau. Les hameçons simples deviennent obligatoires sur certains parcours, remplaçant les hameçons triples. Il faut donc bien se référer aux règles du parcours de l’AAPPMA sur lequel vous allez pêcher. Nous avons tous nos petits parcours habituels. En général, à l’arrivée au bord de la rivière, le premier regard va nous permettre de voir la couleur de l’eau, ce qui va directement influencer les choix de stratégie. Si l’eau est vraiment très teintée, je vais faire le choix de pêcher au vairon manié. C’est en général la technique qui me permet d’aller chercher les truites directement aux pieds des arbres, dont les racines plongent dans le cours d’eau. Je m’organise pour pêcher des rivières qui sont un peu moins sensibles aux pluies de printemps. L’idéal est d’aller sur des cours d’eau moins larges avec peu d’affluents.
Choix des leurres
L’utilisation de leurres pour l’ouverture est la technique que je préfère. Les poissons sont souvent actifs et réactifs aux leurres, ce qui en fait une option efficace. Les leurres peuvent imiter diverses proies, tels que les insectes aquatiques, les petits poissons et les larves, attirant ainsi l’attention des truites affamées. Je pars dès l’aube, accompagné d’un sac banane autour de la taille, garni de deux petites boîtes de leurres qui me suffisent amplement pour pêcher la journée sans se fatiguer. Une épuisette raquette accrochée à la ceinture, des lunettes polarisantes, et nous voilà partis. Les cuillers tournantes et micro-spinner restent selon moi les leurres numéro 1 pour la truite. Lancées d’amont vers l’aval, elles permettent de pêcher doucement en descendant le courant même dans très peu d’eau. Dotées d’un hameçon simple, les cuillers se faufilent partout. La récupération est très simple tant que la palette tourne, un poisson peut arriver à n’importe quel moment pour s’en saisir. Les poissons nageurs de petite taille (en moyenne 5 cm) sont des choix judicieux. Je les utilise à l’inverse pour remonter le courant. J’aime les animer de quelques « twitchs » afin d’imiter un poisson affolé. Ils sont très bons pour battre du terrain. Je n’hésite pas à utiliser des coloris flashy quand l’eau est légèrement teintée. Lorsque les truites sont collées sur le fond de la rivière, il m’arrive aussi d’utiliser des « PN » avec des bavettes plongeantes, le fait de venir taper les pierres tel un chabot en fuite peut déclencher les touches. Il m’est déjà arrivé de faire trois truites d’affilée dans un même trou avec ce type de leurre.
Au souple dans les fosses
Sur les parties plus profondes, de 2 m de profondeur, il m’arrive d’utiliser des petits leurres souples. Ils peuvent s’avérer très efficaces avec la plombée adaptée au courant. La technique se rapproche du vairon manié. Je prends contact avec le fond une première fois puis j’anime à la canne tout en ramenant doucement. Les Duck Fin en 5 cm dans des coloris naturels sont très réalistes et m’ont déjà rapporté de jolies truites. La patience est essentielle lors de la pêche de la truite à l’ouverture. Les eaux peuvent être fraîches, et les truites peuvent être légèrement léthargiques. En conséquence, une approche plus lente et méthodique est susceptible d’être plus fructueuse. Il est recommandé de varier la vitesse de récupération du leurre pour trouver le rythme qui déclenche l’attaque des truites. Les zones proches des berges, les contre-courants et les points d’eau plus profonds sont des endroits propices. Les truites aiment se positionner dans ces endroits pour chasser leurs proies, et les pêcheurs avisés peuvent capitaliser sur ces emplacements.
Pratiques durables
La pêche responsable est cruciale pour préserver les populations de truites et maintenir l’équilibre des écosystèmes aquatiques. Respecter les limites de prise, relâcher les poissons de taille inappropriée contribuent à une pêche durable. Il m’arrive parfois de garder une truite arc-en-ciel. Mais je vais vous avouer quelque chose… Je n’ai jamais prélevé de truites sauvages, je les trouve tellement belles. Il m’est impossible d’en sacrifier une. La pêche de la truite à l’ouverture en mars offre une expérience gratifiante pour les passionnés de pêche. En solitaire ou entre amis, avec les bons leurres et techniques, les pêcheurs pourront non seulement profiter d’une journée mémorable au bord de l’eau, mais aussi contribuer à la préservation de ces magnifiques poissons pour les générations futures. Je vous souhaite donc une belle ouverture 2024, avec de l’eau dans vos rivières, car n’oublions pas que dans certains départements, notamment dans le sud de la France, le manque d’eau des rivières est une catastrophe pour l’écosystème et des mesures strictes sont mises en place.