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Ouverture truite 2024 : nos stratégies selon les niveaux et la température

Crédit photo Marc Delacoste
Grosse fréquentation et météo incertaine, les journées d’ouverture cumulent les handicaps. Les réussir est un défi. L’important, c’est de définir une stratégie pour s’adapter aux conditions du moment, choisir son parcours, sa technique ou les types de prospection à adopter. Deux paramètres interviennent alors : les niveaux d’eau et la température. Marc Delacoste détaille ici les différents cas de figure.

Niveaux bas

Les niveaux bas annoncent des conditions de pêche souvent difficiles. Le choix du parcours va alors se révéler déterminant.

Aux leurres, une belle surprise est toujours possible surtout si on pêche en grande rivière.
Crédit photo : Marc Delacoste

Par bas niveaux, les cours d’eau d’un certain gabarit, offrant zones profondes et courants porteurs même avec des débits faibles, sont souvent plus favorables. À l’inverse, les ruisseaux et petites rivières se retrouvent à plat et sont donc peu intéressants. Bien sûr, il existe toujours quelques secteurs sur un ruisseau contraint, encaissé ou pentu, qui vont présenter un profil pêchant par eau basse, avec suffisamment de zones profondes et de courants porteurs. Les torrents peuvent aussi être intéressants. Mais hormis ces cas particuliers, mieux vaut tout de même privilégier les plus grandes rivières.

Les rivières favorables

Si la température est basse, il faut cibler les rivières précoces, prenant leur source à une altitude modérée, normalement plus favorables. Pour les mêmes raisons, les résurgences peuvent aussi être de bons choix dans les secteurs suffisamment en eau, souvent contraints et encaissés. Des eaux basses et froides rendent difficile la pêche aux leurres qui doivent évoluer lentement, avec des animations minimalistes et surtout très peu agressives.

De toute façon, pêcher aux leurres par niveau bas est risqué.
Crédit photo : Marc Delacoste

Le temps de présence

Choisissez un leurre de bonne densité, pour passer près du fond, et qui fonctionne bien très lentement. Récupérer à contre-courant permet d’augmenter le temps de présence devant les truites, important pour espérer l’attaque. C’est encore mieux si la trajectoire passe au ras de belles caches (sous berge, rocher, bois noyés) d’où s’éloignent peu les truites dans ces conditions. Le leurre souple est une option pour pêcher à gratter, en insistant au ras du fond. Mais c’est en fait le vairon qui, dans ces conditions, est la meilleure option pour prospecter lentement, en insistant très près du fond. Il est en outre imbattable devant un abri pour déclencher une truite hésitante. Les montures à plombée interne, donnant au vairon une action planante, sont les plus intéressantes. Pour prospecter une fosse, on pourra ajouter aussi une petite chevrotine en tête.

La mouche est très à l’aise dans ces conditions notamment en nymphe.
Crédit photo : Marc Delacoste

Longue canne

Le pêcheur au toc pourra s’adapter en prospectant lentement, en grattant. L’insistance est souvent l’option payante, notamment dans les jolis coups ou au ras des caches. L’approche traditionnelle, longue canne et ligne portée, est imbattable pour insister ainsi. En grande rivière, la pêche en dérive naturelle s’impose évidemment, en commençant au ver le matin, sans oublier des appâts moins denses ou plus petits (teigne, larves naturelles). La nymphe artificielle en milieu de journée est souvent payante.

À la mouche aussi

La mouche, surtout en montagne, offre aussi de belles opportunités, en sèche notamment, en milieu de journée, même par temps froid. Sinon, optez pour des nymphes assez lourdes pour pêcher près du fond et au corps ébouriffé pour prolonger les dérives dans les veines lentes à moyennes appréciées par les truites. La pêche en nymphe, ligne à plat avec indicateur ou en sèche-nymphe, est excellente pour prospecter les veines d’eau lentes. Il faut bien sûr cibler les postes typiques d’eau froide, assez profonds et surtout ni trop rapides ni turbulents. Néanmoins, une température plus douce peut améliorer la situation. On peut trouver des truites actives dès le lever du jour dans les rivières précoces (piémont, plaine). Cependant, le créneau du milieu de journée (12h00-15h00) est le plus régulier même dans les secteurs fréquentés le matin et qu’il ne faut pas hésiter à cibler lorsqu’ils retrouvent le calme au moment du casse-croûte, surtout dans les rivières assez larges.

Dans des eaux basses, le vairon manié se révèle bien souvent être la meilleure option.
Crédit photo : Marc Delacoste

Plus réceptives

Côté technique, une météo plus clémente rend les truites plus actives mais aussi plus réceptives aux leurres, même si un niveau bas est toujours pénalisant. Récupération lente et animations minimalistes sont ici aussi indispensables. Le vairon manié reste favorable mais les championnes sont les pêches alimentaires. Le toc bien entendu, en n’oubliant pas les appâts de faible densité (teigne) ou les nymphes artificielles en milieu de journée, surtout en cas d’éclosion. À la mouche, on tirera aussi profit de cette activité accrue des truites. La nymphe est favorable toute la journée, avec des modèles pas trop denses pour favoriser des dérives longues dans des courants assez peu rapides.

Quelle que soit l’approche retenue, il vaut mieux rechercher les secteurs contraints et encaissés, plus pêchants.
Crédit photo : Marc Delacoste

Soyez prêt

On pourra aussi tenter des veines d’eau plus vives au fil. En sèche, il faut se tenir prêt à répondre à une éclosion, avec des imitations de Rhodani, de March-Brown et des chironomes. Enfin, ne pas négliger la mouche noyée pour prospecter les courants moyens et uniformes.

Plus craintives

Avec des niveaux bas, les truites sont plus craintives. Même si elles sont restées tranquilles pendant presque six mois, l’approche devra être discrète. Éviter de rentrer trop vite dans l’eau et débuter sa pêche de loin est judicieux. Les poissons auront en outre moins tendance à ressortir, en cours de journée, dans les secteurs très pêchés des petits cours d’eau où la forte fréquentation le matin peut les caler durablement.

Niveaux moyens

S’il a plu de façon assez modérée les jours ou semaines qui ont précédé l’ouverture, une grande majorité des cours d’eau présenteront des niveaux moyens, de ceux qui laissent en général présager de très bonnes conditions de pêche.

Le vairon manié reste favorable par niveau moyen, mais la vitesse de prospection devra toujours être adaptée en fonction de la température de l’eau et de l’activité des truites.
Crédit photo : Marc Delacoste

Si les niveaux sont moyens mais qu’en outre les températures se montrent clémentes, bingo ! Avec ces conditions favorables, tout est possible : cours d’eau, technique, on peut choisir en fonction de ses préférences. Il est fréquent que le coup du matin soit bon, il faut donc être en action dès le lever du jour. Quant au milieu de journée, il va rester toujours le moment clé.

Se laisser (un peu) aller

Pour pêcher aux leurres, la lenteur des récupérations reste la base. Mais cette température douce apporte plus de diversité dans le comportement des truites, offrant plus d’options. Il ne faut pas hésiter à s’éloigner un peu des règles de début de saison… sans excès. Le vairon manié reste une valeur sûre, mais fera un peu moins la différence. Si une évolution trop vive est toujours une erreur en début de saison, on peut là aussi se permettre de prospecter un peu plus rapidement, en insistant moins et en ajustant en fonction des résultats.

Récupérer son leurre bien dans l’axe des veines de courant et en remontant de l’aval vers l’amont permet d’allonger son temps de présence devant les truites. C’est un détail important en eau froide.
Crédit photo : Marc Delacoste

Un toc plus léger

La pêche au toc sera rentable dans les beaux courants porteurs où les truites n’hésiteront pas à se poster. Si les plombées doivent permettre de présenter au ras du fond, on peut alléger un peu en milieu de journée. Le ver reste incontournable, mais la teigne ou les larves aquatiques peuvent faire la différence à partir de midi, tout comme une nymphe artificielle (n°12 à 14) avec un peu de volume. Enfin, toutes les options mouche sont pertinentes: nymphes toute la journée, au fil dans les courants, et en sèche-nymphe sur les bordures lentes, sèche en milieu de journée lors des éclosions si l’on choisit le bon secteur, et noyée à partir de 11h00-midi. Un train de trois noyées permet de ratisser les longs courants réguliers où les truites peuvent être postées partout, sans qu’on sache où. Il faut penser à sélectionner une mouche de pointe assez lourde et volumineuse pour que l’ensemble n’évolue pas trop haut.

Des petits minnows coulants denses sont indispensables pour prospecter une rivière large au niveau moyen.
Crédit photo : Marc Delacoste

Plus compliqué

Si en revanche la température est basse, la pêche sera plus compliquée. Il faudra déjà cibler les postes assez profonds et surtout ni trop rapides ni turbulents. C’est très important avec ces niveaux, où de nombreux coups semblent intéressants, alors que peu sont occupés si l’eau est froide. La prospection devra être lente et insistante, et les montages suffisamment lourds pour évoluer au plus près du fond que les truites rechignent à quitter. Autre impératif aussi : privilégier le coup de midi, lorsque la température aura gagné 2 ou 3°C. Mais il faudra surtout ne jamais se décourager car, même en eau froide, les truites sortent à un moment ou à un autre avec ces niveaux d’eau.

Surprises possibles

Activité et agressivité des truites étant au plus bas, la pêche aux leurres en pâtit. L’obtention de quelques touches passe par une prospection lente et insistante dans l’axe des veines d’eau, à proximité du fond. En grande rivière, quelques belles surprises sont toujours possibles avec un poisson-nageur dense (minnow coulant) en fouillant les sorties de fosse et en longeant les bordures molles et profondes. Le vairon retrouve ici l’avantage. Opter pour des montures à plombée mixte (interne et externe) pour garder le vairon au contact du fond. Le toc offre aussi de quoi faire face à ces conditions, en optant pour une prospection lente et minutieuse ciblée sur les postes d’eau froide. La pêche à gratter, avec des plombées denses qui raclent le fond et des vers assez gros, est une bonne option en grande rivière, où elle peut parfaitement permettre de prendre la plus belle de la journée.

Le toc est favorable dans ces conditions de niveau et tous les types de parcours peuvent se tenter de cette façon.
Crédit photo : Marc Delacoste

Guetter les insectes

Mais en rivière, il ne faut surtout pas oublier d’essayer des nymphes en milieu de journée, dès qu’on voit les bergeronnettes s’activer et quelques insectes voler. Quant à la mouche, les chances sont les meilleures à partir de 12h00-13h00. La pêche en nymphe reste la base, avec des modèles à la fois lourds et volumineux qu’on s’évertuera à faire faire dériver au plus près du fond, le plus lentement possible. Et même en eau froide, la sèche peut avoir son moment, sur quelques bordures lentes ou lisses d’amont de chaussée où éclosent souvent quelques Baetis qui peuvent parfaitement pousser de jolies truites à s’y poster.

Les postes d’eau froide

Par eau froide, les truites vont plutôt sélectionner des postes assez profonds et traversés d’écoulements lents et laminaires. Elles éviteront donc d’office les turbulences inconfortables et trop énergivores. Elles apprécient aussi une certaine proximité avec des abris. Il est alors le plus souvent complètement inutile de donner un coup de ligne ailleurs. C’est important de garder ça à l’esprit lorsque, dans ces niveaux moyens, de nombreux coups se révèlent forcément tout à fait pêchables.

Niveaux forts

Il est fréquent qu’une grosse perturbation s’installe quelques jours avant l’ouverture. Avec pour résultat des rivières qui montent brutalement et se teintent, ce qui va changer du tout au tout les conditions de pêche.

En cas de grande douceur, il faut anticiper une éventuelle fonte de neige qui viendrait gonfler les niveaux d’eau dans la journée. Le mieux est de choisir des rivières qui n’en subissent pas l’influence. Et par niveau fort, ruisseaux et petits cours d’eau sont bien souvent les plus favorables.
Crédit photo : Marc Delacoste

Une bonne grosse perturbation, ça n’est pas rare à cette époque de l’année ! Si elle s’accompagne de douceur, elle déclenche souvent la fonte de neige. Les rivières de montagne roulent alors des eaux très fortes, mêlant pluie et neige fondue, vraiment très défavorables. Ce scénario est souvent mauvais, plus ou moins selon l’intensité des pluies, mais peut aussi se révéler excellent… si l’on sait s’y adapter.

Fuir les eaux de neige

Cela commence par délaisser les cours d’eau qui ne sont pas en ordre. Des exceptions sont toujours possibles si on connaît bien quelques secteurs pêchant par niveau fort mais dans les grandes lignes, cela revient à éviter les grands cours d’eau et les rivières de montagne influencées par l’eau de neige. Privilégier plutôt ruisseaux et petites rivières, en sélectionnant les secteurs larges et peu pentus. Les résurgences, même fortes, peuvent être très favorables si elles ne sont pas trop teintées. De même, des petits cours d’eau habituellement trop bas peuvent devenir de bons spots dans ces conditions.

S’il a plu les jours qui ont précédé l’ouverture, le toc sera sans doute la meilleure option.
Crédit photo : Marc Delacoste

La cata...

Si ces niveaux forts se doublent d’eaux froides, c’est le scénario catastrophe ! Cela renforce la nécessité de sélectionner des rivières précoces, prenant leur source à basse altitude. La pêche au leurre est très pénalisée dans ces eaux. Une bonne façon de s’en sortir est de rechercher des eaux qui ne soient pas trop teintées et d’insister ensuite minutieusement sur les quelques postes favorables, souvent larges et présentant des veines molles où les truites pourront se poster en milieu de journée.

Pour bien s’en sortir au leurre par eaux fortes, il faut insister longuement sur quelques secteurs favorables, en travaillant son leurre dans l’axe et à contre-courant ou en optant pour des modèles aux couleurs vives, surtout lorsque l’eau est teintée.
Crédit photo : Marc Delacoste

Couleurs et vibrations

Une prospection dans l’axe et à contre-courant est intéressante pour que le leurre insiste devant les truites jusqu’à déclencher une réaction. Elle permet aussi d’intensifier les signaux vibratoires, déterminants par eau teintée. Il ne faut d’ailleurs pas hésiter à choisir des leurres émettant des signaux marqués, vibratoires et visuels (coloris fluo), et d’autant plus si l’eau est teintée. La pêche au vairon n’est pas plus à l’aise dans ces conditions mais pourra s’en sortir en insistant le long de bordures riches en abris. La pêche à la mouche souffre également… Limiter la casse passe par prospecter les veines molles en bordure avec une nymphe assez grosse, lourde et volumineuse. Si l’eau est teintée, une bille ou un tag fluo augmente la visibilité. Quant aux options sèche et noyée, on oublie !

Le mieux, c'est le toc

Le toc est en fait la technique la mieux armée ici. Cela passe par la recherche des veines de courants assez molles, le plus souvent en bordure, et par une prospection insistante avec un montage assez lourd pour passer au ras du fond. Le ver est incontournable dans ces conditions, il est souvent inutile d’essayer autre chose. Un temps plus doux, avec des eaux moins froides donc, améliore évidemment la situation. Attention cependant à une trop grande douceur qui alimenterait les rivières en eaux de neige, peu favorables.

Choisir des leurres émettant des signaux intenses est essentiel lorsqu’on pêche dans des eaux fortes. 
Crédit photo : Marc Delacoste

Impitoyable ! 

C’est un élément à considérer dans le choix du cours d’eau. Mieux vaut cibler ceux qui prennent leurs sources aux altitudes les plus faibles, moins influencés par cette problématique. On a en effet vite fait de tout et les courants pas trop rapides. Il y en a toujours, il faut savoir les localiser et y insister. On en trouve par exemple en amont des chaussées ou dans les zones d’élargissement. La mouche pourra alors tirer profit de cette température plus favorable, mais cela passera par ce même type de recherche de coups favorables par niveau fort. On pourra alors insister à la nymphe, avec encore une fois des modèles gros, lourds et volumineux.

Au toc, inutile de compliquer outre mesure: si les eaux sont hautes, le ver est l’appât incontournable.
Crédit photo : Marc Delacoste

Avantage au ver

Le toc reste la meilleure option par eau forte, et s’avère encore meilleur avec quelques degrés de plus. Une des différences notables apportée par une température plus douce concerne les périodes favorables qui peuvent démarrer dès le lever du jour. Sinon, le ver de terre reste l’appât-roi dans ces conditions, et ça, que l’eau soit teintée ou non.

Courage... fuyez !

Les conditions d’eaux fortes sont souvent difficiles. Mais elles ne valent vraiment rien lorsque le cours d’eau charrie des centaines de brindilles et autres débris de branches ou de feuilles. Si vous découvrez une telle situation, surtout n’insistez pas ! Pliez et cherchez un autre cours d’eau pour tenter de trouver des conditions plus favorables, seule option pour sauver la journée et espérer quelques captures.

 

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